Coups de coeur

Le Menteur au Théâtre de Poche Montparnasse

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Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Jubilatoire !

 

Transposer « Le Menteur » de Corneille à l’époque du Directoire. Introduire des compositions musicales du 19ème avec des airs de Strauss et d’Offenbach. Rajouter une once de chansons du 20ème avec Charles Trenet. Mais garder l’esprit et les alexandrins de ce grand auteur du 17ème siècle, voici le défi réussi de Marion Bierry, adaptatrice et metteuse en scène, présentant actuellement sur la scène du Théâtre de Poche la comédie « Le Menteur » devenue pour notre plus grand plaisir une pièce de théâtre « musicale ».

Alexandre Bierry remarqué ces dernières années dans « Les Romanesques »
et récemment dans « Le Jeu de la Vérité́ » de Philippe Lellouche, interprète dans cette comédie de Corneille, un Dorante absolument magnifique. Sa haute stature, son charme naturel et son jeu théâtral sont absolument bouffants.

Comédien et chanteur, il est excellent dans son personnage de séducteur, glandeur, capricieux, sans morale et surtout menteur, de nos jours nous dirions mytho !

Dorante n’a aucune limite pour séduire les belles parisiennes. Ce provincial venant d’achever ses études et débarquant à Paris, n’a pas un passé glorieux, pouvant faire rêver ces délicieuses créatures, alors il s’invente des faits militaires incroyables, il accumule mensonge sur mensonge créant ainsi des situations absolument inextricables. Il lui manque une seule chose : La mémoire, indispensable pour sortir des situations critiques.

A ses cotés son fidèle valet, Cliton une sorte de Figaro, interprété́ par Benjamin Boyer. Personnage sympathique, honnête, effrayé par la désinvolture et l’outrance de son maître. Il déploie maints efforts pour le ramener à la raison.

Un autre personnage de cette comédie se rapproche de Cliton de par sa sincérité́, il se prénomme Alcippe, prénom sans doute à la mode au 17ème siècle ! Le comédien Brice Hilairet sait nous émouvoir par la sincérité́ de ses sentiments, il est en tout opposé à Dorante.

Deux parisiennes se promenant aux Tuileries, lieu où il faut être vu, coquettes, aussi jolies l’une que l’autre. L’une blonde, l’autre brune, toutes deux sont sous le charme de ce séducteur, on y serait à moins !!

Clarice interprétée par Anne Sophie Nallino et Lucrèce jouée par Mathilde Riey. Ces comédiennes charmantes à souhait prêtent également leurs voix avec talent.

Dans ce Paris du 18ème siècle où chacun tente de duper son prochain, nous assistons à des situations ubuesques, des imbroglios inextricables.

Le sixième personnage de cette comédie : Géronte, père de Dorante. Serge Noël campe ce malheureux père, victime lui aussi de ce jeu de dupes.

Le thème de cette comédie est bien entendu, toujours d’une actualité́ brûlante.  Pour être dans le ton, à la mode, dans le coup… Le mensonge, le bluff est un divertissement aisé pour certains, un mode de vie, une façon d’être.  A une condition : Avoir une bonne mémoire !

Cette pièce est un vrai bonheur.

Les décors de Nicolas Sire, avec ces fenêtres ouvertes ou fermées, laissant apparaitre les personnages de la pièce donnent un vrai caractère comique.

Les costumes à la mode « Directoire » raffinés dans la coupe et la texture de Virginie Houdinière apportent une classe certaine aux personnages.

Marion Bierry en revisitant cette comédie classique, a su lui insuffler un éclat nouveau qui est pour nous spectateurs un vrai enchantement.

Extrait vidéo

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