Coups de coeur

Je suis la maman du bourreau au Théâtre la Pépinière

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Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Une performance exceptionnelle !

 

Depuis de nombreuses années, les scandales des actes de pédophilie au sein de l’église font malheureusement les grands titres des quotidiens, aussi bien en France que dans le monde entier. Combien de vies brisées suite à ces sévices monstrueux commis sur des enfants ?

Il paraît impossible de fixer le nombre exact de victimes d’abus sexuels de jeunes enfants innocents car beaucoup d’entre eux sont dans l’impossibilité́ de s’exprimer, d’autres ayant emporté́ dans leur tombe leurs douloureux secrets.

Mais parmi ces victimes, nous oublions parfois que ces monstres ont une famille et des mères qui les ont portés, éduqués, choyés.

David Lelait-Helo, auteur « Je suis la Maman du Bourreau » met en lumière la force de destruction massive, lorsqu’une mère apprend que son fils adoré, son astre, a abusé, violé de jeunes enfants souvent en se refugiant sous la parole de Dieu.

Clémentine Célarié interprète d’une manière magistrale cette maman au cœur brisé, c’est un role cousu mains pour cette comédienne.

En 2018 dans la pièce « Darius » jouée au Théâtre des Champs Élysées, elle nous avait déjà̀ émue aux larmes. Interprétant également le rôle d’une mère qui se bat de toutes ses forces pour son fils tétraplégique.

Clémentine Célarié assure sa propre mise en scène, étant seule sur la scène du Théâtre de la Pépinière .

Mais qui est cette Maman du Bourreau ?

Une bourgeoise répondant aux conventions de sa classe sociale et aux codes vestimentaires : Jupe droite, mocassins avec petits talons et ensemble coordonné pull-veste un peu trop étriqués, sans oublier l’inévitable collier de perles achever la panoplie !

Durant 1h15, elle nous fait part de sa joie immense lors de la venue de ce fils adoré, elle se rappelle même le moment de sa conception tel un instant de grâce. Certes elle a déjà̀ deux filles qu’elle aime mais cet amour ne peut rivaliser avec celui qu’elle voue à ce digne héritier mâle.

Pas vraiment épanouie en tant qu’épouse, elle subit les conventions sociales même dans les moments dites d’intimité́. En réalité́, elle ne vit que pour et par ce fils : Pierre-Marie. Il est son œuvre.

En bonne catholique pratiquante, lorsque son petit embrasse la prêtrise, ce demi dieu qu’elle a engendré devient une véritable icône et dès son ordination elle l’appelle : Mon Père ! Elle est atteinte par une sorte d’illumination mystique.

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Mais la presse ne cesse de dénoncer des agissements condamnables de certains prêtres envers de jeunes enfants, les articles sont de plus en plus nombreux. Cette mère bien-pensante se rebelle, pour elle les journalistes calomnient l’église, l’institution et ses dignes représentants dont fait partie son ange Pierre-Marie.

En fond de scène, une immense croix rappelle que tout se passe sous l’œil de Dieu. Les premières victimes s’expriment, elles sont de plus en plus nombreuses, telle une vague déferlante ignominieuse. Alors, elle veut savoir, elle a besoin de connaître la vérité́. Qui sont ces prédateurs ?

Elle souhaite rencontrer l’une des victimes, entendre sa version, un rendez-vous est fixé avec un certain Adrien qui accepte cet échange, pas évident pour lui également. Ce dernier ne l’agresse pas, il se montre calme et respectable envers elle, elle n’est pas responsable.

Mais l’étau se resserre. Quel est le nom de ce prédateur sexuel consacré par l’église, exerçant toujours son sacerdoce ? La vérité́ tombe sur elle telle la lame de la guillotine, à cet instant précis le monde s’écroule, son ange devient un monstre, l’incarnation du mal absolu.

Trahison de ce fils vénéré́, de son amour inconditionnel qu’elle lui portait. Culpabilité́, qu’a-t-elle raté dans son éducation ? pourquoi n’a-t-elle rien perçu ? Elle qui pensait le connaître parfaitement. Échec total. De tels actes sont impardonnables.

Elle a engendré un diable, elle est donc responsable face au monde. A-t-elle le droit de vivre ? Et ce bourreau est-il légitime qu’il reste en vie ?

Clémentine Célarié est époustouflante dans son interprétation.
Un moment très fort de théâtre avec un degré́ d’émotions à son paroxysme. Cette comédienne donne tout, sa générosité est immense aussi puissante que l’amour de cette mère.

Le public ne s’y trompe et offre un standing ovation en fin de spectacle. Bravo Madame et merci .

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