
Par Nathaly pour Carré Or TV
Ces trois cinquantenaires
qui rêvaient d’un grand destin
Une excellente pièce sur l’amitié
entre hommes et le temps qui passe
Max est mort d’une crise cardiaque et vient d’être enterré.
Ses trois meilleurs amis, et Emma sa veuve, se retrouvent après les funérailles dans la maison du défunt.
Il y a Adrien, le Dandy, préoccupé par la propreté de ses « souliers ».
Il y a Franck, celui qui se dit flic, et qui n’est finalement que comptable au sein de la Police.
Il y a Paul, le mari infidèle, un chef d’entreprise que sa femme a quitté pour un vendeur de voitures.
Cette bande de copains cultive depuis 35 ans amitié virile et nostalgie des vrais mecs, à l’instar de John Wayne ou Lino Ventura.
A la grande surprise des 3 hommes, Emma la femme de Max, qui ne semble nullement effondrée par le décès de son mari et qui se dit même soulagée par sa mort, leur apprend qu’elle et Max, bien qu’en excellents termes, avaient prévu de divorcer.
« Combien de mois d’Août il me reste à vivre,
en pleine forme ? »
Cette réunion post-obsèques va permettre à chacun d’ouvrir son cœur et de se poser les vraies questions sur sa vie d’avant et d’après : est-il obligatoire de pleurer lors de l’enterrement de ceux qu’on aime, à cinquante ans combien de temps leur reste-t-il réellement à vivre pleinement…
Adrien avoue enfin à ses meilleurs amis qu’il est homosexuel et pas seulement « bi-curieux » et il n’hésite pas à déclarer sa flamme à Franck son ami de toujours, Franck qui traverse une vraie crise de la cinquantaine et qui n’a plus goût à rien.
Une très jolie pièce pleine
de testostérone et de sensibilité
« Le temps qui reste » est la nouvelle pièce écrite par Philippe Lellouche, après ses précédents succès que sont « Le jeu de la vérité » et « L’appel de Londres ». Pièce dans laquelle il retrouve ses complices habituels.
Philippe Lellouche est Paul. Celui que sa femme, lassée par ses infidélités, a fini par quitter. Il donne à son personnage autant de virilité que de doutes. Il prend un plaisir infini à mettre en lumière ses partenaires. Et c’est tout à son honneur.
Christian Vadim joue Franck, celui qui n’est pas vraiment flic. Avec sa tenue de grand adolescent, jean et sweat à capuche, il traduit toute la douce amertume de ceux qui n’aiment pas vieillir. Son interprétation parfaite oscillant entre tristesse et euphorie est une des belles surprises de la pièce.
David Brécourt est Adrien, le Dandy qui fait son coming-out. Il est comme à son habitude excellent et il ne faut surtout pas louper sa chorégraphie sur « Dancing Queen » d’Abba.
Mélanie Page joue Emma. Nouveau personnage face à cette bande d’acteurs qui se connaissent parfaitement bien, elle parvient à tirer son épingle du jeu et à rendre presque centrale son interprétation.
La mise en scène de Philippe Lellouch est parfaite, jouant parfois sur le ralentissement des mouvements des corps de chaque acteur pour évoquer le temps qui passe et leur jeunesse qui peu à peu s’en va.
« Le temps qui reste » est une pièce drôle (on y rit beaucoup) et intelligente, aussi virile qu’émouvante.
Une très belle réussite.
J’ai passé un très bon moment, avec cette bande de potes qui pourraient être les miens. Du rire et de l’émotion … Bravo
On a l’impression de passer une soirée entre potes, on sourit et on rit.Ce n’est pas la pièce de l’année mais on passe un bon moment.
Bonne pièce agréable, bien jouée, enlevée, allez y les yeux fermés