Come bach au Théâtre Le Lucernaire

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Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Magistral, inventif et drôle !

 

Quatre femmes, musiciennes, comédiennes et chanteuses, investissent toute la scène du Théâtre Lucernaire. Leur complicité est totale, et cinq ans après leur succès avec le spectacle musical « ABC D’AIRS », nous les retrouvons avec joie dans leur tout nouveau programme « Come Bach ». Animées par la même énergie et la même passion pour la musique, le chant et l’humour, ces artistes possèdent un talent fou !

Anne Baquet, divine soprano incroyablement drôle, évoque immanquablement son père, Maurice Baquet, un violoncelliste hors pair, un excellent comédien, un grand humoriste et même un alpiniste chevronné ! L’atavisme paternel est indéniable, car Anne Baquet ne se prend jamais au sérieux, tout est au second degré mais néanmoins parfaitement maîtrisé. Fréquenter la célèbre Académie de Saint-Pétersbourg pendant plusieurs années et ensuite jouer le pitre sur scène tout en maîtrisant parfaitement la technique est rare. Anne Baquet entraîne dans son sillage trois musiciennes haut de gamme.

Claude Collet, brillantissime pianiste, se produit en soliste dans plusieurs orchestres et est très présente dans de nombreuses comédies musicales telles que « La Belle et la Bête ». Cette dernière a également accompagné la regrettée Anne Sylvestre. Complice d’Anne Baquet en 2017 dans « Soprano en liberté ».

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Anne Régnier, merveilleuse joueuse de hautbois, nous enchante littéralement, et enfin Amandine Dehant, faisant corps avec sa contrebasse tel une dompteuse ! Ce quatuor de choc place leur spectacle sous le regard d’un des plus grands musiciens de tous les temps : Jean-Sébastien Bach. Ne vous méprenez pas, vous n’allez pas assister à un concert classique. Les fugues, les cantates, les concertos de ce grand compositeur sont à l’honneur mais quelque peu revisités !

Les codes des concerts classiques sont fortement chahutés. Pupitres et partitions sont vite relégués en fond de scène afin que ces dames aient tout l’espace pour évoluer, pas de chaises évidemment ! Ces quatre artistes font le ménage tout en respectant le contrepoint si cher à JSB. Jouer de la contrebasse sur un piano, du hautbois en étant assise sur le même tabouret que la pianiste, finir une cantate étalée sur un piano, oui tout est possible !

Durant 1h15, ce quatuor exceptionnel semble prendre beaucoup de plaisir à jouer la comédie, danser, chanter. Si l’humour est omniprésent, l’interprétation musicale demeure également au top niveau. Ces dames déménagent littéralement et prennent possession de toute la scène du Lucernaire sans aucun temps de pause. « Come Bach », mis en scène par Gérard Rauber, se déroule à un rythme effréné, l’humour est présent à chaque instant.

Quel plaisir d’écouter la célèbre Toccata en ré mineur interprétée avec des mélodicas, une toute première qui devrait faire sourire ce compositeur du 18ème siècle. Que dirait-il en entendant « Si j’avais un marteau » façon made in Bach ! Parce qu’il était le maître incontesté du contrepoint, c’est avec plaisir que nos quatre virtuoses jouent la petite fugue de Maxime le Forestier. Ce concert insolite a puisé dans le répertoire de Marie-Paule Belle, François Morel, Jean-Philippe Viret et bien d’autres.

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