La maison du loup au Théâtre Rive Gauche

Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Bouleversant, à ne pas rater !

Présentée au Festival Off d’Avignon en 2021, au Théâtre du Chêne noir, « La Maison du Loup », écrite par Benoît Soles durant le confinement, succède à l’immense succès théâtral « La Machine de Turing », qui a remporté 4 Molières en 2019, couronnant pour la première fois dans l’histoire le Molière du meilleur comédien et du meilleur auteur, attribués à Benoît Soles. Après un triomphe pareil, la voie n’était pas nécessairement aisée.

L’inspiration pour « La Maison du Loup » est née lorsque Benoît Soles a découvert le dernier roman de Jack London, « Le Vagabond des étoiles ». Alors que nous sommes familiers avec des œuvres comme « L’Appel de la forêt », « Croc-Blanc » et « Martin Eden », le dernier livre de Jack London, « Le Vagabond des étoiles », est moins connu.

Après des années d’aventures et de voyages, Jack London, un grand aventurier, a ressenti le besoin de s’installer dans un ranch cossu au nord de San Francisco, une décision surprenante compte tenu de sa vie précédente. Cependant, ce choix reflète sa réussite à l’aube du 20e siècle, devenu l’un des auteurs américains les plus en vogue.

L’article explore comment cette nouvelle vie a impacté Jack London, alors aux prises avec des problèmes d’alcool et des soucis de santé. Heureusement, sa femme, Charmian, surnommée sa « Partenaire », était là pour le soutenir.

Charmian a lu le récit d’un certain Ed Morell, un repris de justice récemment sorti de prison, qui se battait pour sauver son ami encore détenu de la peine de mort. Elle a décidé d’acheter les droits d’auteur de « L’Homme du Donjon » à Ed Morell dans l’espoir de réveiller l’étincelle de Jack London, plongé dans une léthargie mortifère.

Ed Morell, handicapé d’une jambe, boite sévèrement et se déplace avec une canne. Il a survécu à des conditions de détention inhumaines grâce à l’aide de Jacob, un co-détenu, qui lui a appris l’auto-hypnose.

Avec « La Maison du Loup », l’équipe de « La Machine de Turing » est de retour, avec Benoît Soles dans le rôle d’Ed Morell, Amaury de Crayencourt incarnant Jack London, et Anne Plantey dans le rôle de Charmian. Tristan Petitgirard assure la mise en scène de cette pièce émouvante, jouée à la tombée du jour sur la terrasse d’une maison cossue, avec des projections vidéos auxquelles Riff Reb’s a contribué. L’ensemble est sublimé par un magnifique décor éclairé par les douces lumières du crépuscule, sur fond sonore de « Les pêcheurs de perles » de Georges Bizet.

Pendant 1 heure et 30 minutes, les spectateurs assistent à des confrontations d’une grande intensité, marquées par la violence des mots et des scènes rappelant l’enfer des conditions carcérales. Les trois comédiens livrent des performances exceptionnelles, chacun luttant pour une cause différente. Ed Morell se bat pour son ami, Charmian pour réveiller la flamme littéraire de son partenaire, et Jack London pour échapper à sa propre descente dans l’alcoolisme.

La pièce est une exploration poignante de la vie de Jack London et de son retour à la vie grâce à l’histoire personnelle d’Ed Morell. Le talent de ce trio de comédiens est exceptionnel, et le fait qu’ils jouent simultanément dans deux pièces de théâtre est remarquable. « La Maison du Loup » vous donnera sans aucun doute envie de revisiter les œuvres de Jack London, en particulier « Le Vagabond des étoiles », tout en dénonçant les conditions carcérales inhumaines, un combat auquel l’écrivain a également contribué.

N’attendez pas, venez applaudir « La Maison du Loup » pour une expérience théâtrale mémorable. Un beau moment de théâtre comme nous les aimons.