Artistes :
Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury, Guillaume d’Harcourt, Nicolas Poli et Mathieu Rannou
A l’affiche :
Jusqu’au 27 avril 2019
Lieu :
Théâtre le Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 PARIS
Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Une jolie surprise
Cinq jeunes comédiens ayant fait leurs classes dans le cours d’art dramatique de Jean Laurent Cochet ont décidé de mettre leurs talents au service du collectif »Les Inspirés »
« Et si on ne se mentait plus » a été écrit par Emmanuel Gaury et Mathieu Rannou également interprètes dans la pièce. Se joignent à cette première création : Maxence Gaillard, Guillaume d’Harcourt et Nicolas Poli.
Durant une heure quinze, chacun prend l’habit d’un grand homme d’esprit ayant marqué par leur art la Belle Epoque.
Ils étaient humoristes, poètes, auteurs dramaturges, romanciers, journalistes, comédiens, académiciens. Et se nomment : Alfred Capus, Alphonse Allais, Jules Renard, Tristan Bernard et Lucien Guitry.
Les Inspirés nous font revivre les déjeuners donnés régulièrement par le plus grand comédien de l’époque : Lucien Guitry, chez lui au 26 Place Vendôme.
Unis par l’amitié et les bons mots, ces grands esprits buvaient et festoyaient. Tout en parlant littérature, théâtre, des femmes. Ces déjeuners entre hommes étaient devenus une sorte de rite, d’institution, qu’aucun d’entre eux n’aurait dérogé sous aucun prétexte. Chacun à leur manière maniant l’humour, l’ironie décapante, la parodie, l’absurde parfois. Excellant dans les citations restées célèbres.
« Il ne faut compter que sur soi même et encore pas beaucoup ». Ainsi s’exprime le Grand Tristan Bernard, subtil et facétieux. Ces cinq compères s’amusent beaucoup, souvent au détriment de la classe politique, de la religion des femmes.
C’est le temps de l’absinthe, des airs entraînants, l’insouciance de ce début du siècle que l’on surnomme à raison : les années folles.
Les Inspirés caustiques à souhait savent nous faire partager la légèreté et la joie de vivre du Paris 1900.
La mise en scène signée Raphaelle Cambray est tout en finesse, et nous plonge dès le premier tableau dans les années folles : musique légère et joyeuse, élégance vestimentaires pour ces hommes de lettres ou de scène.
Ces 5 mousquetaires sont soudés comme les cinq doigts de la main ! Unis dans la fantaisie, les bons mots, la poésie, la bonne chère, les vins et l’absinthe.
Rien ne peut les séparer, semble-t-il ? Mais un jour, ils se rendent compte que l’amitié malheureusement a ses limites ! Les femmes et l’argent ! Après quelques brouilles passagères, certains manquent à l’appel chez Guitry.
Ils décident alors de ne plus se mentir, même par amitié et surtout par amitié. Ils reprennent alors leurs réunions hebdomadaires Mais la vie, impitoyable a séparé trop tôt ces cinq grands esprits.
Alphonse Allais est parti le premier puis Jules Renard suivi par, Alphonse Capus et Lucien Guitry, le dernier survivant sera Tristan Bernard.
Le tableau final de la pièce est particulièrement réussi et très émouvant. Souhaitons que ces grands esprits se soient retrouvés et poursuivent leurs discussions enflammées jalonnées de bons mots.
Merci à ces jeunes comédiens d’avoir fait revivre sur la scène du Lucernaire, quelques grands esprits qui ont marqué le début du 20eme siècle. « Poil de Carotte », « les Pieds Nickelés », « L’eau Ferrugineuse », « Qui perd gagne » et la voix inégalable du Grand Lucien Guitry.
Cinq comédiens hors pair et un texte érudit, drôle et bouleversant. Du jamais vu, foncez. Vous en ressortirez plus grand !
Très très bon moment. La pièce est très bien écrite et les acteurs sont brillants. Un grand moment
Une excellente pièce. Les acteurs ont beaucoup de prestance, sans toutefois surjouer. Beaucoup de rythme et de naturel, on ne s’ennuie pas 🙂 Si comme moi vous n’êtes pas tout à fait familier avec les personnages ou leurs oeuvres, ne vous en inquiétez pas, ce n’est pas nécessaire pour comprendre la pièce.