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Par Marie-Christine pour Carré Or TV
Excellent moment chez Rodin !
Interpréter le personnage d’Auguste Rodin, l’un de nos plus grands sculpteurs français, est incontestablement un rôle « taillé dans le marbre » pour le comédien Jean-Baptiste Seckler.
Ce dernier possède effectivement plusieurs cordes à son arc. Avant de passer à la scène, Jean-Baptiste Seckler est un artiste confirmé et un sculpteur talentueux, ayant créé pour le Musée Grévin de nombreux personnages très connus, tels que Johnny Hallyday, Zinedine Zidane… et bien d’autres encore.
Ainsi, il partage avec Rodin la même passion et possède en sus un autre atout : sa ressemblance physique avec le maître, ce même regard de feu.
Comme une évidence, Jean-Baptiste Seckler installe au Lucernaire, dans la salle Le Paradis, son atelier.
La scène est encombrée de sculptures, la plupart dissimulées sous des draps que nous découvrons au fil de la pièce.
Vêtu d’une veste tâchée de plâtre, il travaille la terre, et plus particulièrement cette tête féminine qu’il affectionne par-dessus tout : Camille Claudel.
C’est encore le temps des amours, celui où Camille croit et espère que son avenir se conjuguera avec celui de son amant.
Jean-Baptiste Seckler a puisé dans les écrits de Rodin pour monter cette pièce, présentée au Festival d’Avignon en 2018.
Seul en scène, il en assure également la mise en scène et nous offre, pour notre plus grand plaisir, une véritable leçon de dessin et de sculpture.
Nous voyons les traits du visage de Camille Claudel se transformer sous les doigts du comédien.
Nous sommes au plus près de ce génie : nous partageons son intimité, vivons ses rêves, sa passion, toutes ses émotions.
Cet homme n’est pas un roc : c’est un être d’une extrême sensibilité, poète, amoureux de la vie, mais pouvant aussi se montrer colérique.
Ses modèles — la plupart de jeunes femmes — se déplacent dans l’atelier, souvent dénudées, car Rodin a besoin de voir ces corps en mouvement afin de les reproduire le plus fidèlement possible.
Il travaille depuis des années sur La Porte de l’Enfer, commande officielle de l’État.
Il observe de loin Victor Hugo, ce dernier refusant de poser de longues heures. Alors, Jean-Baptiste Seckler prend un fusain et dessine les traits de l’immense écrivain et poète français, afin que la réalisation de sa sculpture soit le reflet non seulement de son physique, mais aussi de toute sa grandeur d’âme.
Perché sur un escabeau, il ponce avec amour Le Penseur, l’observe à la lumière d’une lanterne, en pleine nuit.
Au fil de la pièce, nous avons le sentiment que ces sculptures prennent vie !
Un spectacle original, très intimiste, mêlant théâtre et art, grâce aux multiples talents de Jean-Baptiste Seckler — à souligner également les effets vidéo de Merlin Pardo.