Compartiment fumeuses actuellement au Studio Hébertot

affiche-compartiment-fumeuses

Artiste : 

Bérengère Dautun, Sylvia Roux et Nathalie Mann

A l’affiche :

Jusqu’au 14 avril 2018

Lieu :

Studio Hébertot

78 bis, boulevard des Batignoles

75017 PARIS

Réservation en ligne
Réservation en ligne
compartiment

Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Une pièce pleine d’émotions 

 

 » Compartiment fumeuses’ ‘est une ode à la féminité, au féminisme, à la tolérance et à la liberté

Dénonçant aussi le crime abominable de l’inceste. 
Ecrit par Joelle Fossier, dans une mise en scène par la talentueuse Anne Bouvier et interprété par deux comédiennes hors pair :

Bérangère Dautun et Sylvia Roux se retrouvent une fois encore pour interpréter
des personnages aux destinées singulières. Parce que le hasard n’existe sans doute pas, ces deux femmes de milieux sociaux totalement différents se rencontrent dans un lieu improbable : En prison et s’aiment.

Codétenues, les premiers contacts sont rudes, violents. Blandine de Neuville interprétée par Bérangère Dautun est une aristocrate célibataire, raffinée professeur de lettres, bien éduquée et de surcroît riche !
 Suzette Ploumenec, bretonne, fille de marin pécheur, femme simple, au parler ordinaire, souvent cru, divorcée, avec un enfant qu’elle n’a pas vu depuis longtemps et fauchée. Interprétée par la talentueuse Sylvia Roux.

 »Compartiment fumeuses »  

est une pièce tout en contraste.

 

Le troisième personnage de cette pièce : La matonne vêtue d’un uniforme, froide, violente aux allures masculines et brutales. Elle est là pour faire respecter les ordres et la discipline dans ce quartier réservé aux femmes détenues.

Homosexuelle refoulée et frustrée. Nathalie Mann joue à merveille ce rôle ingrat.

Le passé de ces deux codétenues et les raisons de leur incarcération n’ont aucune similitude. Blandine de Neuville est en détention provisoire et attend son jugement devant les Assise. Elle a tué son père. Ce père, médecin, notable, respecté de tous s’est livré durant des années à des actes incestueux.

Ce crime odieux a débuté lorsqu’elle avait 8 ans au décès de sa mère. Parce qu’elle ne voulait plus continuer à être la femme de son père, elle l’a poignardé.
 Cette lamentable histoire d’inceste fait malheureusement écho à beaucoup d’autres affaires de ce genre. Suzette, elle, purge une peine d’emprisonnement pour chèque sans provision. 
La prison, elle, elle connait et en possède les codes.

L’alchimie entre ces deux femmes que tout devrait opposer va opérer très vite. Véritable coup de foudre alors qu’elles n’ont jamais aimé au préalable d’autres femmes. Ce sentiment est nouveau, incontrôlable. Cet amour va les aider à s’échapper de ce milieu hostile, rythmé par les bruits sinistres des lourdes serrures métalliques, des portes qui se referment. L’excellente mise en scène d’Anne Bouvier a le génie de nous faire partager les rêves les plus fous de ces deux femmes. Le gestuel est empreint d’une grande délicatesse. 
La tendresse partagée les rend tellement heureuses, que l’univers carcéral n’existe plus, que les barreaux de la lucarne n’existent plus.

Elles sont heureuses, elles s’aiment, elles sont libres !
 Mais ce bonheur est de courte durée, le règlement reprend le dessus, l’amour de deux femmes exacerbe la jalousie de la gardienne. Elles sont séparées, mais l’amour demeure au delà des murs de prison. Rien ne peut plus les séparer.

Bérangère Dautun avec sa silhouette fragile renvoie une force émotionnelle incomparable et demeure incroyablement juvénile.

Quelle grâce, quelle distinction naturelle, merci à vous Madame. .Le duo avec Sylvia Roux est exceptionnel et nous partagerons autant que vous le souhaitez des destinées singulières en votre compagnie.

4 plusieurs commentaires

  1. Commencer sa vie en prison après avoir vécu l’enfer au dehors, y rencontrer l’amour auprès d’une récidiviste dont la rugosité fait la place belle aux sentiments, sous l’oeil d’une surveillante ambigüe à souhait : voilà une bien belle pièce, servie par 3 belles comédiennes (mentions spéciales à Bérangère Dautun en contre emploi et Nathalie Mann à la fois puissante et trouble dans le rôle très actuel d’une gardienne de prison). Avec, en prime, une chouette mise en scène. Bravo

  2. Pièce de qualité jouée par des comédiennes pleines de talent. Pièce optimiste qui met en exergue l amour non charnel entre deux femmes de condition différente.

  3. L’histoire de la rencontre entre ces deux détenues qui n’auraient jamais dû se croiser, même en prison puisque l’une est en attente de procès et que l’autre purge sa peine est très émouvante. Sylvia Roux y est remarquable dans la peau de cette bretonne rebelle et un peu rustaude mais au coeur tendre comme de la guimauve. Et la complicité avec Bérengère Dautun tandis que leur proximité et leur attachement grandit est touchante. Dommage toutefois d’avoir caricaturé les gardiens de prison qui apparaissent comme des sadiques, ça casse le rythme sans rien ajouter à l’histoire.

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