12 Hommes en colère au Théâtre Hébertot

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Artistes : 

Jeoffrey Bourdenet, Antoine Courtray, Philippe Crubezy, Olivier Cruveiller, Adel Djemaï, Christian Drillaud, Claude Guedj, Roch Leibovici, Pierre-Alain Leleu, Francis Lombrail, Pascal Ternisien, Bruno Wolkowitch

A l’affiche :

Jusqu’au 7 janvier 2018

Lieu :

Théâtre Hébertot

78 bis, boulevard des Batignolles

75017 PARIS

Réservation en ligne
Réservation en ligne
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Par Nathaly pour Carré Or TV

Un magnifique réquisitoire contre

la peine de mort et les préjugés

 Ces 12 hommes en colère

qui démontrent que

les idées préconçues

masquent souvent la vérité

 

Le décor est glacial, quasi polaire. 12 hommes, les silhouettes fixes.

Nous sommes dans la salle de délibération des 12 jurés. « Messieurs installez-vous ! »

C’est la journée la plus chaude de l’année. Le temps est à l’orage.

On juge aujourd’hui un jeune de 16 ans soupçonné d’avoir poignardé son père après une violente dispute. Le condamné encourt la chaise électrique.

Il y a ceux qui ont déjà été jurés et les « novices », ceux qui découvrent le fonctionnement des délibérés pour la première fois.

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Chaque juré est appelé par un numéro et touche 6 dollars d’indemnité pour assurer son devoir de citoyen américain.

Il y a parmi eux un banquier, un architecte, le propriétaire d’une entreprise de coursiers, un horloger, un publicitaire, un ouvrier…

Beaucoup sont pressés d’en finir, de sortir du Tribunal, « certains que l’affaire est réglée », que l’accusé est coupable.

Ils sont tous assis en enfilade, la culpabilité de l’accusé semble ne faire plus aucun doute.

Le vote des jurés doit être unanime, c’est la règle. Car c’est bien connu, le doute doit toujours profiter à l’accusé.

Un seul d’entre eux semble s’isoler et douter, c’est le juré n°8. Il vote « non coupable » (« Je croyais que vous deviez tous me convaincre ! »), brisant ainsi l’unanimité du verdict.

« Les jurés sont censés réfléchir

et poser des questions ! »

 

La révolte gronde dans les rangs des autres jurés qui se disent tous convaincus de la culpabilité du jeune et qui énoncent toutes les preuves « irréfutables » : la voisine qui a assisté à la scène du meurtre à travers les vitres d’un métro aérien, le cran d’arrêt du meurtrier qui ressemble à celui du fils de la victime, le voisin qui a aperçu l’accusé s’enfuir à l’heure du meurtre…

Minute après minute, chacune des preuves va être remise en question : la plaidoirie de l’avocat commis d’office jugée mauvaise, les témoins faillibles peuvent s’être trompés, les jurés vont même tester l’inexactitude de leur propre mémoire… « Un témoignage qui envoie un gosse à la mort doit être précis ! »

« Qu’est-ce qu’une nuit quand

un enfant doit peut-être mourir ? »

 

Après un second vote, à bulletin secret, un deuxième juré vote « non coupable »

Les jurés vilipendent le « traître » qui ose lui aussi douter de la culpabilité de l’accusé et commencent à se chahuter de plus en plus vivement.

Mais peu à peu chacun d’entre eux n’aura pas d’autre choix que d’écouter l’autre, d’écouter sa voix, et de vraisemblablement ainsi admettre son erreur, et ses propres doutes.

Des jurés qui finiront par voter « non coupable » à l’unanimité.

Et c’est toute la force de cette pièce, qui avant même de combattre la peine de mort, démontre que la communication entre les hommes peut les sauver du pire et ainsi sauvegarder une petite parcelle d’humanité.

« Messieurs, nous sommes prêts pour le verdict »

 

«  12 hommes en colère » (« Twelve angry men ») est une pièce écrite en 1953 par

l’auteur américain Réginald Rose qui y retraçait sa propre expérience en tant que juré dans une affaire de meurtre sordide. Cette pièce fut adaptée en 1957 à l’écran par Sidney Lumet (Henri Fonda y jouait le juré numéro 8, celui qui est le premier à douter).

Francis Lombrail (qui joue également le rôle du juré le plus acharné) a réalisé l’adaptation française de la pièce et Charles Tordjman une mise en scène au cordeau et d’une très grande efficacité.

Tous les acteurs sont épatants et jouent merveilleusement bien les failles de leurs personnages respectifs.

Bruno Wolkowitch est le juré numéro 8, le premier à voter « non coupable ». Il devient alors le miroir de tous les autres, mais aussi le mur contre lequel ils se heurtent ou dans lequel ils frappent avec toutes leurs fausses certitudes. Il est comme un bloc où peu à peu chaque vérité viendra se greffer. Tacite et réservé, il donne une interprétation exceptionnelle.

A n’en pas douter, dans cette envoûtante adaptation du chef d’œuvre de Réginald Rose, ces 12 hommes en colère vont marquer les esprits. Et ce n’est que Justice.

3 plusieurs commentaires

  1. Mise en scène très sobre (décor unique) qui met en lumière les dialogues et la mécanique de l’histoire au premier plan. Bon jeu des acteurs. Ce fût une excellente soirée. Bémol pour l’exiguïté des fauteuils (théatre pas adapté aux +d’1m80)

  2. Le sujet de la pièce est d’actualité et a toutes les chances de plaire aux adolescents et jeunes adultes notamment. Les acteurs sont excellents et rendent les personnages crédibles. La mise en scène assez simple ne permet pas totalement de maîtriser le rythme de la pièce dont l’intensité retombe un peu en cours de route. Spectacle à recommander malgré tout.

  3. Pièce remarquablement bien jouée ; sujet très bien traitré qui incite le spectateur à la réflexion ; difficile d’être juré . Une pièce à voir absolument . Bravo à Tous les Comédiens .

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