Orphée au Théâtre le Lucernaire

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Artistes : 

Joséphine Thoby, César Duminil, Jérémie Chanas, Ugo Pacitto, Yacine Benyacoub et  William Lottiaux

A l’affiche :

Jusqu’au 24 mars 2019

Lieu :

Théâtre le Lucernaire

53, rue Notre Dame des Champs

75006 PARIS

Réservation en ligne
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Par Marie-Christine pour Carré Or TV

Un délice !

 

Ecrite en 1925, cette pièce a été évidemment jouée à de multiples reprises.
César Duminil, jeune comédien, à l’origine de la « Compagnie du Premier Homme »,
(clin d’oeil à Albert Camus ), réalise une mise en scène fidèle aux instructions précises données par Jean Cocteau en y apportant néanmoins sa touche personnelle.
Le décor tel que l’avait conçu l’auteur est identique, seuls quelques effets spéciaux actuels ont été rajoutés.
Ainsi le cheval de 2019 ne ressemble en rien à celui de ses débuts !

La couleur blanche domine. Le maquillage blafard des comédiens donnent dès leur entrée sur scène le caractère mythique et onirique de la pièce.
Orphée est interprété par César Duminil et Euridyce par Joséphine Thoby.
Jérémie Chanas se glisse dans la peau d’Heurtebise.

Tous les interprètes sont de jeunes comédiens plein de talents : Ugo Pacitto, William Lottiaux, Yacine Benyacoub.

Cocteau a toujours été attiré par la mythologie, traduisant si bien le tragique destiné de l’homme.
Le mythe d’Orphée l’a hanté toute sa vie durant, et même le pommeau de son épée d’académicien reproduit le profil d’Orphée !

Seule la poésie permet de s’élever et d’échapper au quotidien. Cocteau dit : Etre entré dans la poésie comme on entre dans les ordres bien qu’il se soit toujours senti comme un mutant, venant de nul part !

Orphée, poète désabusé est absolument subjugué par ce cheval qui parle. Lui seul lui donne de l’inspiration, pouvant ainsi transfigurer la poésie.

« Ne sens-tu pas que la moindre de ces phrases est plus étonnante que tous les poèmes ? ». Répétant sans cesse
 »Madame Eurydice reviendra des enfers ».

Pénétrons dans ce monde imaginaire de la mythologie revu par Cocteau. La tragédie prend alors des allures de farce.
Ne vous étonnez pas de voir un vitrier suspendu dans les airs !

La Mort fait alors son apparition, elle entre en scène par le miroir pour venir chercher Eurydice. Elle ne ressemble en rien à l’image de la grande faucheuse !
Cocteau voulait que cette dernière porte une robe de bal sous un manteau de fourrure.

Dans la mise en scène de César Duminil, la forme humaine de La mort est de très haute taille très élégante. Elle n’effraie absolument pas et prête plutôt à sourire.

Eurydice ainsi est descendue aux enfers comme l’avait prédit le cheval ! L’histoire du mythe d’ Orphée se réalise !

Pour retrouver sa bien aimée, Orphée doit à nouveau retraverser le miroir pour descendre en enfer et délivrer Eurydice.

« Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort va et vient… Regardez-vous toute votre vie dans une glace et vous verrez la mort travailler comme des abeilles d’une ruche de verre ».

Les scènes du commissaire de police et du greffier sont également irrésistibles de drôlerie. Ces deux acteurs caricaturent à merveille les autorités policières.

Cette première production de la « Compagnie du Premier Homme » est tout à fait réussie. Quelque soit l’époque, le thème de la mort reste l’éternel interrogation des hommes. Heurtebise prend alors toute sa dimension, celle de l’Ange envoyé par Dieu qui a permis à Orphée de retrouver Eurydice et de vivre désormais en paix avec celle qu’il aime.

Orphée remercie Dieu : «La poésie, c’est vous » : Ces épreuves lui ont donner le discernement.
La dernière scène peut sembler surprenante à première vue mais Cocteau ne disait-il pas que le poète demeure un médium et en quelque sorte un missionnaire !

3 plusieurs commentaires

  1. Littéralement brillante, la mise en scène à la fois fidèle et surprenante ne cesse de surprendre ! Le tout agrémenter de jeunes comédiens prometteurs ! Drôle, divertissant et entrainant ! Un très bon moment à passer seul, à deux ou en famille !

  2. Un trésor d’inventivité, de subtilité, d’humour et de poësie, une allégorie fantastique à la morale disruptive !

  3. Pièce jouée avec beaucoup de talent et de simplicité. Humour très juste et très subtil, émotion…tout est dosé pour un résultat époustouflant. Je recommande cette pièce à mon entourage et j’irai la revoir avant qu’elle ne s’arrête.

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