Moi et François Mitterrand au Théâtre la Pépinière

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Distribution : 

Olivier Broche

A l’affiche : 

Jusqu’au 20 mai 2017

Lieu : 

Théâtre de la Pépinière

7, rue Louis Legrand

75002 PARIS

Comparez les prix : 

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Par Nathaly pour Carré Or TV

Moi, Hervé Laugier, et mes amis Présidents de la République

 

Le décor est celui d’un bureau présidentiel,  mais son occupant Hervé Laugier n’est pas Président de la République. Il adore par contre écrire aux locataires successifs du Palais de l’Elysée.

« Je n’en fais pas une affaire d’Etat ! »

Trônant sur le mur en arrière du bureau: la photo officielle de François Mitterrand, avec lequel Hervé entame en 1984 une correspondance « assidue ». Il consigne précieusement toutes les lettres du Président dans un classeur.

Toutes les lettres, même si finalement au fil des ans, Hervé recevra en réponse aux siennes toujours la même lettre type, au mot près et à la dactylographie identique.

Hervé Laugier n’a pas de chance, ni en amour (Madeleine l’a quitté), ni au niveau professionnel (souvent au chômage, il alternera des petits boulots de bibliothécaire,  à la Poste, de vente par téléphone de fenêtres et de gardien de nuit dans un hôtel).

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Une amitié naissante n’est pas chose négligeable

« Ah François, quel virtuose de la mystification tu fais »

 

Tout commence par une carte postale d’Arcachon envoyée par Hervé à François Mitterrand pour le féliciter avec retard de son élection et lui vanter les huîtres « un peu laiteuses ».

Bien que recevant toujours au gré de ses propres courriers la même lettre de réponse, Hervé verra dans chaque mot tapé à la machine une nouvelle intonation ou un autre message. Et mieux que cela, il sera convaincu que le Président intervient à chaque fois pour satisfaire toutes ses réclamations ou doléances (« l’action discrète de François »): les huîtres d’Arcachon s’améliorent l’année suivante, il trouve un nouveau travail …

Dix années de correspondance, finalement à sens unique, le conforteront sur le lien unique qui l’unit au Président de la République. Hervé lui confie ses peines de cœur, il lui reproche son amitié avec Bousquet, le collaborateur,  son admiration littéraire pour Jacques Chardonne (« un nazi, un antisémite viscéral, le savais-tu ? ») et l’Affaire des écoutes (« Je n’ai pas été surveillé, jamais je n’aurais trahi notre complicité ! »).

Après la mort de Mitterrand en 1996, Hervé continuera d’écrire à ses successeurs

 

La photo officielle de Jacques Chirac est légèrement plus petite que celle de François Mitterrand, celle de Nicolas Sarkozy semble être en comparaison aux deux précédentes de la taille d’un mouchoir de poche et celle de François Hollande est bancale.

Hervé écrit à Jacques Chirac pour le féliciter de son élection et l’informer que sa chatte tigrée Choupette a fugué.  Les lettres de réponse de Jacques Chirac seront identiques à celles envoyées de son temps par François Mitterrand, mais Hervé sera convaincu que seule l’intervention du Président peut expliquer que Choupette soit revenue au bercail. Au fur et à mesure de ses courriers, Hervé s’autorisera même certaines libertés : « Je vous ai vu à la télévision avec votre épouse Bernadette qui n’avait pas l’air accommodante ».

Puis il y aura sa correspondance avec Nicolas Sarkozy, (qui bien entendu lui répondra par la même lettre type) à qui il se présentera comme « Un ami intime de vos deux prédécesseurs » et à qui il enverra la maquette d’une chanson à faire écouter à Carla Bruni.

Enfin, il écrira également à François Hollande, cependant il ne nous montrera pas ses lettres car « François a subi l’étalage de trop d’indiscrétions », mais on peut deviner que leur contenu reste identique à toutes les précédentes. Hervé lui demandera de transmettre le projet d’un scénario qu’il vient d’écrire à son amie productrice, Julie.

Olivier Broche est tout simplement prodigieux

 

Seul en scène, l’acteur Olivier Broche qui incarne Hervé Laugier nous fait voyager avec tendresse, humour, poésie et émotion à travers plusieurs décennies de mandats présidentiels successifs.

Olivier Broche habite depuis 30 ans des seconds rôles toujours hétéroclites tant au théâtre, qu’au cinéma ou qu’à la télévision.  Il a ainsi joué dans « Les précieuses ridicules » de Molière dans une  mise en scène de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff  et le rôle de Patrick le voisin d’Isa et Gaby dans « Parents Mode d’emploi ».

Ce « Moi et François Mitterrand » est une pépite.

Le public ne s’y trompe pas, la pièce affiche « Complet », vous avez jusqu’au 20 Mai pour découvrir ce bijou épistolaire.

Extrait vidéo :

3 plusieurs commentaires

  1. Une pièce originale, bonne mise en scène. Olivier Broche est formidable dedans. Son jeu d’acteur est excellent. Il porte le texte qui manque par moments d’intensité. Bravo pour ce rôle!!!

  2. Pièce dont le thème est original, avec un comédien excellent ! Je n’ai toutefois pas adhéré à 100% et je pense que cela est dû au fait que derrière l’humour très présent se cache en réalité un homme pathétique…

  3. Excellent acteur au service d’un texte original empruntant au réalisme à l’absurde au surréalisme, surprises très plaisantes. Chapeau bas pour la scénographie poussée jusqu’à la dernière minute du spectacle pour une chute soignée. ‘est incongru, plaisant, amusant. « Mieux vaut tuer un homme que de lui ôter ses illusions » MW résume parfaitement le spectacle

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