Des souris et des hommes au théâtre de la Michodière

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Distribution :

Philippe Ivancic, Jean-Philippe Evariste, Dounia Coesensou Agnès Ramy, Jean Hache, Jacques Bouanich ou Pascal Ivancic, Henri Déus, Emmanuel Lemire, Emmanuel Dabbous, Augustin Ruhabura, Hervé Jacobi

A l’affiche : 

Jusqu’au 24 juin 2017

Lieu : 

Théâtre de la Michodière

4 bis, rue de la Michodière

75002 PARIS

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Par Nathaly pour Carré Or TV

Pour George et Lennie, le rêve américain ne se réalisera pas

 

La scène du théâtre de la Michodière s’ouvre sur les palissades des baraquements d’un ranch. C’est là que les ouvriers dorment et se retrouvent pour parler ou parfois jouer aux cartes.

Nous entrons de plain-pied dans l’univers rude, âpre et masculin  « Des souris et des Hommes », roman de John Steinbeck publié en 1937.

Lennie apparaît, il est « braque », attardé, simplet, véritable molosse (« Fort comme un taureau » «  Il n’est pas dégourdi, mais je n’ai jamais vu un travailleur pareil ») qui ne maitrise pas sa force, surtout quand il est attiré par quelque chose de doux à caresser, à l’image de ces souris qu’il broie dans ses poignes.

« Lui et moi, on fait équipe »

« On n’a pas besoin d’avoir du bon sens pour être un bon gars »

 

Lui et George sont inséparables. Ils sont amis depuis l’enfance.  Ouvriers agricoles, tous deux fuient de ranch en ranch (échappant ainsi aux derniers et fréquents incidents provoqués souvent bien involontairement par Lennie). Ils espèrent amasser le pécule qui leur permettra d’acheter une petite maison avec deux à trois hectares de terrain. Il y aurait une vache, des lapins de toutes les couleurs, de la luzerne (« On vivrait comme des rentiers ! »).

Ils sont embauchés par le patron, dont le fils Curley vient de se marier il y a seulement quinze jours à une femme aguicheuse qui s’ennuie ferme.

Il y a les autres habitants du ranch : le vieux Candy dont le chien qui pue sera abattu.  Slim le muletier, Curley le fils du patron qui porte un gant empli de vaseline pour avoir la main plus douce, Carlson qui ne sait pas lire, Crooks la palefrenier noir qui a  le dos cassé et qui dort seul puisque les ouvriers blancs refusent de partager la même pièce que lui, la femme de Curley avec ses robes légères et décolletées qui rôde dans le baraquement des ouvriers.

Il y a cette ambiance à couper au couteau, les affrontements, ces hommes qui se rudoient, ce monde où il y a ceux qui possèdent et ceux qui savent qu’ils ne posséderont jamais ce pour quoi ils travaillent.  Il y a cette violence de défense, inévitable.

Lennie ayant tué accidentellement la femme de Curley deviendra la proie qu’on veut lyncher et abattre d’un coup de fusil dans le ventre, pour qu’il souffre plus. George, préférera lui tirer une balle dans la tête avant que ceux qui sont à sa poursuite ne le fassent.

Cette pièce humaniste est aussi

une magnifique aventure humaine

 

Depuis 15 ans (et plus de 500 représentations d’un bout à l’autre de la planète), la pièce « Des souris et des hommes » est portée par ses deux principaux comédiens qui l’ont également mise en scène, Jean-Philippe Evariste (qui joue le rôle de George Milton) et Philippe Ivancic (qui joue Lennie, rôle qui dans la seconde adaptation cinématographique de 1992 était joué par John Malkovich ).

Ils sont tous les deux exceptionnels de justesse, de profondeur et de sincérité.

Les autres acteurs sont tous formidablement investis dans leur rôle :

Agnès Ramy joue la femme de Curley, Jean Hache est Candy l’homme le plus âgé du ranch (« Homme de peine »), Jacques Bouanich est Carlson (celui qui possède un revolver), Henri Déus est le patron, père de Curley.

Emmanuel Lemire est Slim le muletier, Emmanuel Dabbous est Curley, Augustin Ruhabura est Crooks le palefrenier noir et Hervé Jacobi est Whit.

Mention spéciale également aux cascades et aux bagarres réalisées sans trucages et plus vraies que nature. Sans oublier la musique envoûtante de  Bertrand Saint Aubin qui ponctue les différents tableaux de la pièce.

« Des souris et des hommes », est un vrai coup de poing dans l’estomac,  une déflagration dans le cœur.

On ne sort pas indemnes de cette pièce, mais certainement devenus un peu meilleurs.

3 plusieurs commentaires

  1. Très bonne interprétation, pièce formidable, on ne peut que conseiller d’aller voir cette pièce, classique du répertoire dramatique.

  2. Les personnages du livre de Steinbeck deviennent réels sous nos yeux, grâce à un jeu d’acteur incroyable et une mise en scène sans aucune fausse note. Bravo à l’ensemble des acteurs et au metteur en scène ! À voir

  3. J’ai beaucoup aimé cette adaptation théâtrale du livre de Steinbeck. Dans un décor assez épuré, j’ai trouvé l’interprétation très convaincante, en particulier celle de Lennie très juste, mais surtout celle de Jean Hache dans le rôle de Candie, personnage à mon sens le plus profond et le plus émouvant dans sa quête d’une vie meilleure. Beaucoup de sensibilité pour raconter la solitude des uns et surtout l’extraordinaire amitié des autres, ainsi que la triste réalité de cette société ou se mêlent les rêves et les désespoirs de chacun des protagonistes.

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